Nous rencontrons Phillip la première fois du côté de Bedford Street, à Brooklyn. Nous l'avions interpellé alors qu'il roulait à vélo pour lui demander notre chemin. Difficile d'échapper à son bagout. Il est déjà allé en France, à Paris, pour un documentaire sur la House Music (The Soulful Sounds of the Underground - en cours de montage). Il en garde un souvenir mitigé, pas vraiment emballé, pas totalement déçu.
Il nous donne rendez-vous le soir même dans une galerie de Chelsea, pour un vernissage : des graffeurs s'exposent ... sur des toiles, sans toucher aux murs. Le graff déco, nouveau concept. Il y a foule mais rien à boire, direction l'Irish pub deux blocs plus haut pour refaire le monde...
Dix jours plus tard, nous le retrouvons chez lui, avec sa compagne, dans le Brooklyn populaire où les drapeaux italiens et américains se montrent aux fenêtres. Depuis leur modeste deux pièces, la vue sur Manhattan est imprenable. Du toit, le panorama s'étend de Wall Street jusqu'au Bronx. Phillip nous parle de sa vie, de politique, du quartier de Brooklyn qui l'a vu naître et grandir. Un peu plus loin, au bord de l'eau, de nouvelles tours sortent de terre : on bétonne sur cette rive de l'East River.